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La Grotte du Sergent Chapitre III Par Daniel CAUMONT
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CHAPITRE 1 :INTRODUCTION, GÉOLOGIE, HYDROGÉOLOGIE CHAPITRE 2 : LA GROTTE DU SERGENT CHAPITRE 3 : LE BOULIDOU DU SERGENT CHAPITRE 4 : LA GROTTE DU SERGENT, CAVITÉ ÉCOLE CHAPITRE 5 : BIBLIOGRAPHIE |
LE BOULIDOU DU SERGENT HISTORIQUE - Les travaux du SCAL : Un chantier courageux et démesuré.. Bien que très proche de la Grotte du Sergent, le « Boulidou » est une cavité peu connue repérée par le S.C.A.L. en 1959. Ce club qui avait en effet remarqué une sortie d’eau temporaire importante au bas de la Combe issue du cirque de la Balaïssade s ’attaque à l’entrée de cette dernière, entièrement obstruée par un énorme chaos de blocs, le 3 octobre 1959. Ce qui reste de ce chaos aujourd’hui n’est pas comparable à ce qui existait ce jour-là et c’est justice que de rendre hommage à l’équipe du S.C.A.L. (ABADIE, BAUDE, CHARRIERE, GANIVET, JOUGLA, LACOMBE, LIAUTAUD, MONTEL, RAMPON, Melle RIGAUD, SAQUET, SERPOLLET, VALETTE) qui durant plus de 11 ans au cours d’inombrables séances de désosbstruction tenta d’en venir à bout. La cavité cependant viendra à bout de cette équipe qui sera relayée par une nouvelle (ARNAUD, Melle BESNARD, BETOULIERES, BOURNIER, CANDIE, CASSANAS, CASTOR, COTET, DI MEGLIO, DUBOIS, DUPUY, GIACCOBBI, Melle GARRIGAN, JACQUIER, JUST, Melle LAPORTE, LIAUTAUD, LIVEVEAU, PAYANT, REY, Melle TRINQUES, Melle ZANONI) qui, le 5 novembre 1970 finira par pénétrer dans cette cavité. La récompense ne sera certes pas à la hauteur du chantier réalisé et le Boulidou qui se défend très bien ne livre ce jour-là, hélas, qu’une centaine de mètres de galeries étroites, terminant par un siphon. La déception est grande et les explorations de cette cavité s’essoufflent, ce qui est bien compréhensible pour une équipe qui s’est tant donnée et qui n’est pas justement récompensée. - Les travaux du C.L.P.A. Le 29 mai 1982, c’est-à-dire 12 ans plus tard, une équipe du C.L.P.A. intéressée par le contexte de la Grotte du sergent (J.P. BLAZY, C. JORDAN) visite cette cavité, constate la présence d’un siphon, et projette son exploration en plongée. Le 17 juillet de la même année le transport délicat et difficile du matériel de plongée est effectué (B. PIPLARD, J.M. COLOMAR, E. RUBI, D. CAUMONT) et le siphon, ce jour légèrement désamorcé est franchi. Au-delà la progression est stoppée par une lucarne étroite. (J.P. BLAZY, C. JORDAN). Le 24 juillet cette lucarne est court-circuitée par un passage siphonant (C. JORDAN, J.P. BLAZY). Au-delà, J.P. BLAZY parcourt en solitaire 400 m de galeries en première et découvre la rivière du Cabrier issue de la « Grande Diaclase » de la Grotte du Sergent. Le 12 août, une ligne électrique est installée depuis l’entrée de la cavité jusqu’au siphon dont la voûte est attaquée à la perforatrice (D. CAUMONT, S. NURIT, A. POUGET). Le 14 août deux dynamitages sont effectués à cinquante mètres de l’entrée de la cavité pour court-circuiter une étroiture en hauteur et faciliter l’accès du nouveau réseau. Le 15 août, la topographie de l’entrée jusqu’au siphon est effectuée ainsi qu’un dynamitage au-dessus de ce dernier. Le 21 août, la désobstruction du siphon terminée rend possible l’exploration en équipe des galeries reconnues par J.P. BLAZY le 24 juillet. La rivière est remontée sur une quarantaine de mètres dans un chaos de blocs. Un lancé de corde permet d’atteindre la salle « SUZANNE POUGET » qui domine la rivière (J.P. BLAZY, D. CAUMONT, O. CANLER, A. POUGET, C. JORDAN, S. NURIT). Au-delà de cette dernière une cheminée de 20 m est remontée par J.P. BLAZY qui reconnaît une cinquantaine de mètres de galeries. Celles-ci remontent vers la Grotte du Sergent. La topographie de l’ensemble est réalisée. Le 1er octobre 1983, J.P. BLAZY, D. BARRAL, J.L. GALERA, progressent de 60 m au-delà du chaos de la rivière et continuent l’exploration complexe du réseau supérieur (100 m). La topographie de ce réseau dont le terminus n’est plus qu’à 60 m de distance de la « Petite Branche » de la Grotte du Sergent est effectuée le 6 novembre (J.P. BLAZY, S. NURIT). - Les travaux actuels et d’avenir De nombreuses explorations sont actuellement en cours dans cette cavité comme dans la Grotte du Sergent pour tenter de « jonctionner » ces deux cavités qui en réalité n’en font qu’une. En effet, la disposition des galeries remontantes du « Grand Boulidou » indique qu’au moins deux possibilités de jonction pourront être réalisées à l’avenir. La première consiste en la liaison du réseau supérieur de la salle « suzanne POUGET » avec la « Petite Branche » ou la « Galerie de Gignac » (météorologie favorable). La deuxième, en la liaison du Chaos de la Rivière avec la « Grande Diaclase », c’est-à-dire en remontant le cours de la rivière souterraine du Cabrier. Dans les deux cas il sera probablement nécessaire de désobstruer. DESCRIPTION DES GALERIES a) Galeries découvertes par le S.C.A.L. C’est par un petit orifice de 0,50 sur 0,70 situé au centre d’un important chaos de blocs que l’on pénètre dans cette cavité. On descend ensuite jusqu’à -17 parmi des blocs coincés par on ne sait quel artifice et ceci en évitant de bousculer un peu trop ceux qui miraculeusement tiennent tout l’ensemble. On atteint ainsi une petite échancrure creusée à même la masse calcaire, laquelle permet d’accéder à une galerie diaclase assez étroite. Au bout d’une dizaine de mètres un passage en « Boîte aux Lettres » vertical donne accès à une petite galerie sableuse prolongée par quelques ressauts. Au bas de ces derniers une salle (5 m x 6 m x 4 m), occupée par un alluvionnement important de sable et de brèches glaciaires, offre deux passages possibles. Le premier situé à 2,50 m de hauteur donne sur un étroit boyau de 5 mètres coudé en son extrémité et peu aisé de parcours.< Le second (ouvert à l’explosif par le C.L.P.A. pour court-circuiter le premier passage) permet plus facilement d’accéder à la suite de la cavité dont il court-circuite une quinzaine de mètres de galeries. Au-delà on débouche dans la partie inférieure d’une galerie que l’on suit sur une dizaine de mètres jusqu’à un ressaut de 5 m facile à descendre et dont le point bas peut parfois siphonner. Par un passage bas parmi des blocs on accède ensuite à une grande diaclase inclinée, longue d’une vingtaine de mètres, et au bout de laquelle se trouve le siphon franchi et désobstrué par le C.L.P.A. Ce point est situé à 148 m de l’entrée et à -22 m de l’orifice. Il constitue le point le plus bas du complexe de la Grotte du Sergent puisqu’il se situe à la cote de -104 m par rapport à l’orifice de cette cavité. b) Les galeries découvertes par le C.L.P.A. La partie gauche du siphon dans laquelle on progresse en opposition permet d’atteindre une étroiture au ras de l’eau dans laquelle il est nécessaire de se faufiler. Au sortir de ce passage on se trouve au bas d’une diaclase inclinée (prolongement évident de la diaclase située en aval du siphon) dans laquelle il faut s’élever de 18 m. Quelques passages étroits rendent son ascension pénible. Au sommet de cette dernière on accède à une petite salle concrétionnée (-4 m) que l’on quitte par une courte escalade sur une coulée. Au-delà, une étroiture verticale et un ressaut montrant de belles formes d’érosion conduisent dans une sorte de diaclase encombrée de galets. Le point bas de cette diaclase aboutit sur une petite galerie dédoublée au départ, et dont le prolongement est très étroit et pénible sur une bonne vingtaine de mètres (laisses d’eau, étroitures, etc...). Durant ce parcours, rude et ingrat, un bruit sourd et lointain annonce la présence de la rivière souterraine du Cabrier sur laquelle on débouche assez spectaculairement. Rien ne laisse en effet présumer que la cavité va subitement prendre de telles proportions et laisser place à la belle « Galerie de la Rivière », « clou » incontestable de cette cavité. Au sortir de ce boyau, la rivière, qui coule sur un lits de galets et de gravillons, disparaît dans une galerie diaclase inclinée dans laquelle il est possible (par un passage latéral et supérieur) de progresser sur une trentaine de mètres. En amont au niveau d’une belle plage de sable les proportions sont imposantes (10 m x 7 m) et la voûte de la galerie s’élève vers quelques passages supérieurs qui permettent de court-circuiter en partie la galerie de la rivière. Cette galerie occupée par un plan d’eau de 2 à 5 m de profondeur se termine sur un important chaos de blocs. A partir de cet endroit plusieurs possibilités se présentent : En contre-bas, parmi les blocs et les concrétions effondrées on accède à une salle colmatée par une importante accumulation de sable. Face à soi, vers l’amont et dans l’axe de la galerie on pénètre dans un enchevêtrement de blocs dans lequel on peut suivre et remonter la rivière sur une soixantaine de mètres. Néammoins, le parcours est étroit et pénible. A l’entrée de ce chaos de blocs, sur la gauche et en s’élevant sur les blocs on atteint une vire assez large dominant la rivière. Juste au départ de cette dernière et parmi les blocs il est possible de s’élever en hauteur par une diaclase d’une dizaine de mètres et d’accéder dans une grande salle (salle « Suzanne POUGET »), qui de toute évidence est la plus remarquable du système du Sergent (17 m x 7 m x 20 m). A partir de cette dernière la cavité continue toujours en hauteur. Par l’escalade d’une coulée issue d’une cheminée d’une vingtaine de mètres on atteint après franchissement d’un passage étroit, une galerie méandrée de 1 m x 1,50 m. Au bout d’une dizaine de mètres cette galerie évolue en diaclase (0,80 m de large pour 4 m de haut maximum) puis se divise. Deux passages sont alors possibles : - Dans l’axe même de cette diaclase un laminoir permet de déboucher dans une petite salle (3 m x 10 m de hauteur) décorée par quelques coulées issues de la voûte. - Sur la droite, une galerie de 2 m de diamètre prolongée dans sa partie inférieure par un laminoir incliné, permet d’accéder à cette même salle. Dans son prolongement une escalade délicate de 8 m, sur une coulée inclinée, donne accès à un carrefour à partir duquel la cavité devient labyrinthique. Trois possibilités se présentent : - Face à soi, une galerie diaclase en forte pente permet d’atteindre au bout de 25 mètres de progression, une cheminée argileuse de 8 m dont le sommet constitue le point le plus haut atteint dans cette cavité (+80 et 551 m de l’entrée). - Sur la gauche, une salle (3 m x 2 m) occupée en son centre par un pilier stalagmitique livre accès à deux passages possibles : * Le premier, sur la gauche, par un ressaut de 2 m 50 donne sur une galerie ensablée dont l’extrémité est obstruée par une trémie de blocs. Terminus Est de ce réseau (+50 et 498 m de l’entrée). * Le second, de parcours beaucoup plus complexe mais aux dimensions parfois importantes (6 m x 3 m) se termine par plusieurs conduits labyrinthiques étroits (+61 et 548 m de l’entrée). - En hauteur, une salle concrétionnée à partir de laquelle il est possible de rejoindre les différents passages décrits surmonte l’ensemble.
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